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âđ» Devenir libre-penseur comme Albert Camus
« Je me rĂ©volte donc nous sommes », dans Lâhomme rĂ©voltĂ©.
Bonjour Ă tous,
CollĂ©giens ou lycĂ©ens le connaissent bien. Philosophe (mĂȘme sâil ne le revendique pas), auteur du roman prĂ©fĂ©rĂ© des Français, dramaturge et journaliste, Albert Camus a vĂ©cu plusieurs vies en seulement 46 ans de passage sur cette terre.
AprĂšs un Ă©tĂ© plongĂ© dans son Ćuvre, il Ă©tait temps que je lui consacre une Ă©dition dâInspistorik.
Bonne lecture !
đ 5 questions participer au futur dâInspistorik
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Nous sommes le 10 dĂ©cembre 1957. Un homme qui se dĂ©crit lui-mĂȘme comme le mĂ©lange de « Fernandez, dâHumphrey Bogart et de samouraï » cherche le discours quâil doit prononcer le soir mĂȘme. Il faut se rendre Ă lâĂ©vidence. Il lâa perdu.
Mais la chance est avec lui et il le retrouve dans lâaprĂšs-midi quelques dizaines de minutes avant sa prise de parole.
Il sâapprĂȘte, sans doute sans le savoir, Ă prononcer lâun des discours les plus cĂ©lĂšbres du 20Ăšme siĂšcle. LâAcadĂ©mie suĂ©doise lui a dĂ©cernĂ© quelques semaines plus tĂŽt le prix Nobel de littĂ©rature.
Ce 10 dĂ©cembre, Albert Camus, 44 ans, est pĂ©trifiĂ©. Il pense Malraux bien plus lĂ©gitime Ă rejoindre cette estrade. Mais câest bien lui qui se tient debout devant lâacadĂ©mie du prix Nobel Ă lâHĂŽtel de Ville de Stockholm.
Camus, orphelin de pĂšre quelques mois seulement aprĂšs sa naissance, pupille de la nation, lui qui devait mourir avant lâĂąge adulte de tuberculose, lui enfin Ă©levĂ© par une mĂšre sourde et une grand-mĂšre autoritaire, dans une famille quasi-analphabĂšte, va recevoir la plus haute distinction quâun Ă©crivain puisse recevoir, le prix Nobel de littĂ©rature, comme Bergson, Gide, Hemingway ou Mauriac avant lui.
On imagine que des souvenirs se bousculent au milieu dâune foule dâangoisses et un grand sentiment de solitude.
Il prend la parole. Les 10 minutes qui vont suivre appartiennent Ă lâHistoire.
Camus commence par sâexcuser presque dâavoir reçu le prix, explique son art et sa philosophie et enfin parle de sa gĂ©nĂ©ration, celle qui a dĂ» faire face au chaos de la seconde guerre mondiale, aux destructions nuclĂ©aires et au nouvel ordre instable de la guerre froide.
« Chaque gĂ©nĂ©ration, sans doute, se croit vouĂ©e Ă refaire le monde. La mienne sait pourtant quâelle ne le refera pas. Mais sa tĂąche est peut-ĂȘtre plus grande. Elle consiste Ă empĂȘcher que le monde ne se dĂ©fasse. »
Camus sait de quoi il parle. LâHistoire, il la connaĂźt. Elle lâa poursuivi toute sa vie sans lui faire de cadeau.
Son pĂšre, Lucien Auguste Camus, est mort pour la France le 11 octobre 1914. Albert est pris dans le tourbillon de la seconde guerre mondiale en devenant rĂ©sistant puis rĂ©dacteur en chef du journal Combat Ă la LibĂ©ration. Natif de Mondovi en AlgĂ©rie, il voit sa terre dâorigine plonger dans la guerre civile Ă partir des annĂ©es 50.
De tout cela, Camus tire une Ćuvre faite de romans, dâessais, dâarticles, de confĂ©rences, et de piĂšces de théùtre.
Cet homme sâest vu reprocher ses qualitĂ©s toute sa vie et au-delĂ . Philosophe pour classes terminales dira-t-on avec mĂ©pris. Et pourtant, il inspire aujourdâhui Ă©crivains, philosophes, dramaturges et personnalitĂ©s politiques 60 ans aprĂšs sa mort. Belle revanche.
Alors pourquoi ce revirement ? Cherchons la réponse dans son oeuvre.
Embrasser lâabsurditĂ© du monde pour se libĂ©rer
Meursault, le hĂ©ros de LâĂ©tranger se voit condamner Ă mort pour une raison absurde qui nâa rien Ă voir avec le crime quâil a pourtant bien commis. Le narrateur de LâĂ©tranger ne pleure pas le jour de lâenterrement de sa mĂšre et par-dessus le marchĂ©, commence une liaison le lendemain mĂȘme.
On lui reproche moins la mort dâun homme que ne pas avoir jouĂ© le jeu que la sociĂ©tĂ© attendait de lui. Le crime de sang devient crime de lĂšse-majestĂ©.
Lire LâĂ©tranger, câest entrer dans le cycle de lâabsurde de Camus. Le mythe de Sisyphe revient sous la forme dâun essai philosophique sur cette notion :
Lâabsurde naĂźt de cette confrontation entre lâappel humain et le silence dĂ©raisonnable du monde
Ainsi, il ne faut pas chercher le sens du monde ni celui de la condition humaine.
Alors si rien nâa de sens, que faut-il faire ? Faut-il penser au suicide ? Câest la question que pose Camus en incipit du livre et quâil creuse ensuite :
âLa rĂ©flexion sur le suicide me donne alors lâoccasion de poser le seul problĂšme qui mâintĂ©resse : y a-t-il une logique jusquâĂ la mort ?â chapitre 1 du Mythe de Sisyphe
Roger-Pol Droit partage sa vision de la réflexion du prix Nobel dans son livre Maßtres à penser :
« Lâessentiel, en fait, rĂ©side dans la rĂ©ponse : il ne sâagit pas dâeffacer lâabsurde, mais au contraire de sây ancrer. Il faut le maintenir comme destin assumĂ©, surmontĂ© par le mĂ©pris et la joie de lâinstant »
Câest la luciditĂ© de Camus : il nây a pas de sens aux Ă©vĂ©nements du monde, il nây a pas de grand architecte, de paradis, dâenfer, de structure globale. Il y a des femmes, des hommes et leurs actions et dĂ©cisions quotidiennes, dĂ©sordonnĂ©es, intuitives, dĂ©sarticulĂ©es, toutes poussĂ©es par un seul et mĂȘme souffle : la vie.
Et câest trĂšs bien comme ça. Car finalement, les systĂšmes et les logiques enferment la rĂ©flexion.
Il faut donc embrasser lâabsurditĂ© du monde car ce baiser est libĂ©rateur : il nous rĂ©concilie avec nous mĂȘme, nous invite Ă prendre nos propres dĂ©cisions et vivre pleinement nos sensations sans craindre dâĂȘtre jugĂ©(e) ou de coller au sens inexistant du monde.
Avoir conscience de lâabsurde qui nous entoure selon Camus, de lâabsence de grand dessein, câest parcourir les premiers mĂštres du chemin vers la pensĂ©e libre.
Cultiver sa singularité en refusant les dogmes
Lors de la confĂ©rence de presse du prix Nobel, un journaliste demande Ă Camus quelle est sa position politique. La rĂ©ponse de Camus fuse : « La position dâun solitaire ».
Dans son discours devant les membres du Cercles des amitiés méditerranéennes de 1958, Camus partage plus largement son point de vue :
« Si lâĂ©crivain tient Ă lire et Ă Ă©couter ce qui se dit, il ne sait plus alors Ă quel saint se vouer. Une certaine droite lui reprochera de signer trop de manifeste, la gauche (la nouvelle du moins, moi je suis de lâancienne), de nâen pas signer assez. La droite lui reproche dâĂȘtre un humaniste fumeux, la gauche lui reproche dâĂȘtre un aristocrate. La droite lâaccuse dâĂ©crire trop mal et la gauche lui reproche dâĂ©crire trop bien. Restez un artiste ou ayez honte de lâĂȘtre, parlez ou taisez-vous, et, de toutes maniĂšres vous serez condamnĂ©.
Que faire dâautre alors, sinon se fier Ă son Ă©toile, et continuer avec entĂȘtement la marche aveugle, hĂ©sitante, qui est celle de tout artiste, et qui le justifie quand mĂȘme Ă la seule condition quâil se fasse une idĂ©e juste Ă la fois de la grandeur de son mĂ©tier et de son infirmitĂ© personnelle.Â
Cela revient souvent à mécontenter tout le monde. »
Camus en sait quelque chose.
AprĂšs le cycle de lâabsurde vient celui de la rĂ©volte avec un autre essai, Lâhomme rĂ©voltĂ©. Câest une rĂ©flexion sur « un homme qui dit non », qui « refuse mais ne renonce pas ». Il prend lâexemple de lâesclave qui « juge soudain un nouveau commandement inacceptable ». Ainsi, ce « non » originel créé une frontiĂšre entre ce quâil peut admettre et lâinadmissible.
« La révolte - contre chaque servitude, chaque humiliation, chaque indignité - constitue le ciment des complicités humaines, le terreau multiple de toutes les solidarités » Roger-Pol Droit dans Maßtres à penser
« Je me révolte donc nous sommes » écrit Camus en conclusion du chapitre 1.
Câest Ă la sortie de ce livre que Camus doit faire face Ă la fois au plĂ©biscite de sa pensĂ©e mais aussi aux critiques violentes et douloureuses de ses proches amis comme Sartre.
Car Camus nâhĂ©site pas Ă affirmer que lâon peut et doit aussi se rĂ©volter contre les rĂ©volutions quand les anciennes victimes deviennent les nouveaux bourreaux, quand la rĂ©volte initiale est trahie par la mise en place dâun systĂšme oppresseur.
Or Sartre et ses amis soutiennent le régime communiste en connaissant la nature totalitaire du régime de Staline.
Le mari de Simone de Beauvoir demande « courageusement » Ă Francis Jeanson dâĂ©crire une critique assassine de lâHomme rĂ©voltĂ© dans la revue Les temps modernes co-fondĂ©e par lâauteur de LâĂȘtre et le nĂ©ant et celui du DeuxiĂšme sexe. Camus aurait tort car ses arguments sont repris par la droite. Il rĂ©pond directement Ă Sartre en ignorant Jeanson, devinant le rĂŽle de prĂȘte-nom de lâauteur de la chronique.
« On ne dĂ©cide pas de la vĂ©ritĂ© dâune pensĂ©e selon quâelle est Ă droite ou Ă gauche et moins encore selon ce que la droite et la gauche dĂ©cident dâen faire » RĂ©ponse de Camus Ă Sartre dans Les temps modernes.
Lâauteur de La nausĂ©e prend finalement lui-mĂȘme la plume, trempĂ©e dans une encre bien acide, en accusant le futur prix Nobel dâĂȘtre devenu un « bourgeois naĂŻf », « terroriste et violent ». Venant dâun soutient de Staline, il fallait oser. Il ose.
Camus se retrouve isolĂ©. A lâĂ©poque, il vaut mieux alors avoir tort avec Sartre que raison avec Camus.
Seuls quelques intellectuels le soutiennent comme le poĂšte RenĂ© Char, Alexandre Soljenitsyne ou Hannah Arendt, auteure des Origines du totalitarisme. Lâauteur de La peste a souffert de cet Ă©pisode. Mais 70 ans aprĂšs, sa position a bien mieux vieillie que celle de Sartre.
Il faut sâarmer de patience et de courage pour convaincre, ĂȘtre prĂȘt Ă une certaine solitude semble nous dire le parcours de Camus.
Faire preuve du courage de lâĂ©quilibre
Le 28 avril 1955, Camus participe à une séance de questions/réponses en GrÚce :
« Aujourdâhui, on dit dâun homme : âCâest un homme Ă©quilibrĂ©â, avec une nuance de dĂ©dain. En fait, lâĂ©quilibre est un effort et un courage de tous les instants. La sociĂ©tĂ© qui aura ce courage est la vraie sociĂ©tĂ© de lâavenir. »
Camus aime la nuance. Et quelques-fois nâest pas compris tout de suite. Il se mĂ©fie des rĂ©volutions et pense que le FLN qui se bat alors pour lâindĂ©pendance de lâAlgĂ©rie trahira la population une fois celle-ci dĂ©clarĂ©e.
âLa rĂ©volution consiste Ă aimer un homme qui n'existe pas encore.â dans Lâhomme rĂ©voltĂ©
Le 14 dĂ©cembre 1957, Ă la sommation du jeune militant SaĂŻd Kessal qui lui demande de prendre clairement partie dans le conflit comme il lâa fait pour les pays du rideau de fer, Camus rĂ©pond :
« Je puis vous assurer que vous avez des camarades en vie grùce à des actions que vous ne connaissez pas⊠».
Camus en effet avait obtenu la grùce pour certains militants algériens sans en faire la publicité.
Il continue :
« Jâai toujours condamnĂ© la terreur. Je dois condamner aussi le terrorisme qui sâexerce aveuglĂ©ment dans les rues dâAlger. En ce moment, on lance des bombes dans les tramways dâAlger. Ma mĂšre peut se trouver dans un de ces tramways. Si câest cela votre justice, je prĂ©fĂšre ma mĂšre ».Â
FidĂšle Ă ses convictions, il place lâhomme avant la cause et dit son rejet du terrorisme tout simplement. Le journal Le monde donne Ă cette phrase une tout autre signification le lendemain en modifiant lâĂ©change :
« Je crois à la justice, mais je défendrai ma mÚre avant la justice. »
Ce qui a bien vite Ă©tĂ© rĂ©sumĂ© dans lâesprit du grand public par : « Entre la justice et ma mĂšre, je choisis ma mĂšre. ».
« Beaucoup dâAlgĂ©riens et de « progressistes » interprĂštent la formule de Camus dâune autre maniĂšre. Elle signifierait : contre la justice due Ă des millions dâAlgĂ©riens, je choisi une personne, celle qui mâa mis au monde. » Dans Albert Camus, une vie dâOlivier Todd
Sarte lui aussi sâest exprimĂ© sur le conflit quelques annĂ©es plus tard provoquant lui aussi un scandale :
« [Car] en le premier temps de la rĂ©volte, il faut tuer : abattre un EuropĂ©en, câest faire dâune pierre deux coups, supprimer en mĂȘme temps un oppresseur et un opprimĂ© : restent un homme mort et un homme libre ; le survivant, pour la premiĂšre fois, sent un sol national sous la plante de ses pieds. » Sartre dans la prĂ©face du livre Les damnĂ©s de la terre de Frantz Fanon
LĂ aussi, 60 ans aprĂšs, mĂȘme sâil fut incompris sur le moment, « la radicalitĂ© de la nuance » de Camus a bien mieux vieilli que la violence du propos de Sartre.
Conclusion
Le 4 janvier 1960, Catherine Sellers reçoit une lettre dâamour de Camus envoyĂ©e le 30 dĂ©cembre 1959. Elle commence par ces mots : « Voici ma derniĂšre lettre ».
On retrouve dans le Mythe de Sisyphe un chapitre consacrĂ© Ă Don Juan. Camus le sĂ©ducteur lâest restĂ© jusquâĂ sa mort envoyant les jours prĂ©cĂ©dant son accident plusieurs lettres dâamour Ă sa femme, Ă Maria CasarĂšs son Ă©gĂ©rie, et Catherine Sellers.
Camus est libre, libertaire et⊠libertin.
« Faut-il aimer rarement pour aimer beaucoup ? » dans Le mythe de Sisyphe
Le 4 janvier 1960 donc, au moment oĂč Catherine Sellers reçoit sa derniĂšre lettre, Camus meurt dans un accident de voiture sur le siĂšge passager de la Facel Vega de son Ă©diteur Michel Gallimard prĂšs de Lourmarin, dernier domicile de lâĂ©crivain. On retrouve sur lui un roman de Dostoevsky et 123 feuillets du Premier homme, roman autobiographique publiĂ© 34 ans plus tard.
Fin de lâhistoire ? Pas totalement.
Comme le dit Olivier Todd dans sa riche biographie de lâĂ©crivain, si Camus a payĂ© cher son indĂ©pendance dâesprit, il est aujourdâhui rĂ©guliĂšrement cĂ©lĂ©brĂ© par toutes les gĂ©nĂ©rations.
Car 60 ans aprĂšs le discours de Stockholm, le monde nâest finalement pas trĂšs diffĂ©rent, rendant les mots choisis par Camus intemporels. Au fond, peu dâauteur ont aussi bien dĂ©crit Ă la fois leur temps et ceux Ă venir.
Câest pour cela quâil faut aujourdâhui relire Camus.
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đ§ Ce que nous pouvons retenir de Camus
Selon Camus, il nây a pas de grand dessein. Cette absence, ce silence du monde, est une opportunitĂ© de penser plus librement.
Penser librement, câest penser en dehors du prĂȘt-Ă -penser, câest aussi prendre le risque dâĂȘtre, momentanĂ©ment au moins, un paria.
Penser librement, câest penser aussi avec nuance. Et la nuance, dans des dĂ©bats de plus en plus violents, demande du courage.
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Je vous propose cet entretien passionnant avec le philosophe Roger-Pol Droit dans le cadre de mon podcast Azzzap :
Voici les ressources nĂ©cessaires Ă la prĂ©paration de cette newsletter :Â
(Au-delĂ de lâĆuvre de Camus elle-mĂȘme) :
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Le recueil Albert Camus : ConfĂ©rences et discoursÂ
Cette conférence de Michel Onfray sur Camus
Albert Camus une vie, Olivier Todd
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